Saison lente

Écrits à la deuxième personne, les textes que rassemble ce recueil évoquent ce somnambulisme et cette soif qui sont irréductiblement les nôtres. Ils tentent de restituer un peu de l’humaine condition, entre alchimies intimes et vertige de l’ouvert – au fil d’un parcours, peut-être initiatique, menant du désarroi à l'éblouissement, de la déréliction à la dissolution finale.

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Pierre Maubé : Les tableaux de Michel Verdet sont des tablettes d'argile percées de mille signes, des papyrus aux chairs de sable, des palimpsestes grattés jusqu'au sang où affleurent des psaumes très anciens et des invocations obscures. Ils sont un crépuscule murmurant parmi les fougères du soir, ils ont l'obstination de l'ombre et la tristesse des sous-bois noyés de brume et de tendresse. 

Les tableaux de Michel Verdet connaissent l'érosion des heures et des siècles, leur humus est riche de milliers de soleils et de pluies. Une mystérieuse sève court sous leur écorce fissurée, sa rumeur est celle de nos songes. Nous les regardons, nous voyageons en eux et leurs sables mouvants ont la douceur de la première étreinte. De ce vertige lent, de ces noces silencieuses affleure un paysage que nous reconnaissons, celui de notre enfance. Celui qui naissait de nos premiers regards. Notre pays d'avant mémoire.

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Né en 1962 au pied des Pyrénées dans une famille franco-italienne, Pierre Maubé publie ses premiers textes en 1982. Suivront treize recueils, des contributions à de nombreuses revues et plusieurs livres d’artiste. Présent dans une dizaine d’anthologies, il a appartenu aux comités de lecture des revues "Sapriphage", "Linea" et "Place de la Sorbonne", et collabore aujourd’hui à la revue "Arpa".

Du pays minier du Nord aux collines du Tarn, des plaines de l’Anjou aux roches du Vercors en passant par le Massif Central, ce sont les sols et les paysages qui ont formé son imaginaire, qui lui donnent sa palette de couleurs. Michel Verdet vit et peint à Die, dans la Drôme depuis 2005. Il a accompagné trois recueils de poèmes d’Irène Dubœuf : deux recueils publiés aux éditions Voix d’encre, "La trace silencieuse" (2010), "Triptyque de l’aube" (2013) et "Cendre lissée de vent" (2017) aux éditions Unicité.

Professeure de littérature comparée à l'université de Strasbourg, Michèle Finck a reçu le Prix Apollinaire 2024 pour son recueil "La Voie du large" (éditions Arfuyen).

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