Deux maisons… soit deux vies éprouvées à nouveau dans ce recueil intime, où les vers doivent leur force à leur dénuement. La première suite de poèmes évoque les souvenirs de la maison d’enfance, non loin de Morlaix. La seconde, la maison de Quimper, au bord du chemin de halage, où l’auteur a vécu 40 années avec une femme aimée, récemment disparue. " Me parcourir. Là est l’aventure d’être en vie", écrivait Henri Michaux.
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Plus de désir moteur coupé
La seule vitesse résiduelle de nos pas nous pousse
La barque va sur son erre, décrochée
Inutile et presque légère
Quelques rides sur l’eau
Juste devant la maison rose
Le brouillard est tombé sur les berges où les aigrettes chassent
On est entré dans la blancheur, nous aussi
Le temps nous mange doucement
Le deuil n’est pas comme on pourrait croire
Un mot de terreur et d’effroi, un mot noir
D’ailleurs il n’y a plus de mots
Et rien, ma jeune morte,
Ne parle plus que le silence
Nous fûmes un jour
Simples fleurs
Dans la lumière du jardin
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• On pourra découvrir une note de lecture de Jacques Josse sur le site Remue.net :
https://www.remue.net/deux-maisons
• Une autre note de lecture, signée Thierry Romagné, figure dans le n° 1154 - 1155 - 1156 de la revue Europe (juin - juillet -août 2025).
• Un article d'Alain Le Beuze publié dans la revue Ar Men de mai-juin 2025 :
Bruissement de la mémoire
Après un précédent livre sur la maison de son amie artiste Maya Mémin, Marc Le Gros présente cette fois-ci les maisons de sa jeunesse à Morlaix et de Quimper. Elles reflètent les deux versants d'une existence. L'ensemble des sizains consacrés à celle de Morlaix tisse par petites touches l'ordinaire d'une enfance, qui prend une dimension inattendue et précieuse. Il évoque surtout les trois générations de la famille qui cohabitent harmonieusement, les activités du grand-père dans son jardin incarnant « l'homme de la terre profonde » et celles de sa grand-mère Laurencine « la femme des grèves » adepte de la pêche à la palourde. La déportation de son père, la piété de sa mère et d'autres personnages de sa famille et du voisinage viennent compléter le puzzle de sa mémoire.
L'autre maison des bords de l'Odet, est celle de la maturité. Les anaphores de certains poèmes sont une apostrophe à sa femme récemment disparue « égarée déjà dans la débâcle effarée des saisons » prolongeant ainsi leurs moments heureux avant que les nuages de la maladie ne viennent gâcher leur quotidien et confronter l'auteur à sa solitude. Les strophes de 17 vers sont un clin d’œil au livre « Arcane 17 » d'André Breton, dont Marc Le Gros est un fervent admirateur. Manière là aussi pour lui de célébrer magnifiquement l'aimée.
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• Format 15 x 21 cm
• 80 pages
• Parution mars 2025
• ISBN 978-2-35128-229-8
17.00 €