À partir de quels événements, quels débordements incontrôlés en vient-on à se demander comment habiter à nouveau son corps ? La sensation du "démembrement", de l’éparpillement de soi n’est certes pas nouvelle, mais elle est plus que jamais moderne. Nous voudrions réintégrer ce corps qui nous échappe en un siècle où c’est la dépossession qui nous accable. Il reste l’enfance, cet immédiat du monde, que peut-être la poésie et la peinture parfois peuvent encore atteindre. Il reste l’autre à rejoindre, qui peut-être ne réclame qu’un geste. Il reste la nature, dans son indifférence parfois bienveillante, pour tenir à distance la barbarie. Emmanuel Merle
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• Un riche article de Murièle Camac est paru en décembre 2018 dans le numéro 72 de la revue Poésie/première. En voici un court passage :
« Nommer », dans ce dernier poème, constitue un véritable « métier » : Emmanuel Merle évoque le « métier de nommer » – comme un métier manuel difficile à acquérir. La formule rappelle aussi le « métier de vivre » de Cesare Pavese. Nommer, faire, créer, écrire, vivre, faire vivre : seul le miracle du dialogue avec l’autre permet de faire se rejoindre ces différentes expériences, ces difficultés apparemment insurmontables (comme les mains
rejoignent parfois les poignets, les membres le corps) : « Il suffit que quelqu’un quelque part /m’appelle […] / Le don de prononcer mon nom / l’unique écho de mon être ».
• On pourra lire un article ardent de Claude Vercey sur le site de la revue Décharge :
http://www.dechargelarevue.com/I-D-no-748-Dans-le-noir-des-temps-modernes.html
• Un article d’Angèle Paoli sur le site Terres de femmes :
http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2018/05/emmanuel-merle-démembrements-par-angèle-paoli.html
• ISBN : 978-2-35128-145-1
• format : 15 x 21 cm
• pages : 94
19.00 €