Serge Brindeau : “À lire Jean-Vincent Verdonnet, on imagine dans le blanc de la page, les rares détails de la journée, quand il arrive, dans l’étendue de la campagne,
qu’on se trouve soi, parmi tout l’essentiel.
Alors, on se met à penser à ceux qui vinrent là
autrefois, à ceux qui vont venir, on comprend mieux les gestes familiers. Et - tandis que “se défont
lentement les vies” - on rêve, un instant, d’éternité...
Les bruits, les odeurs chuchotent à l’âme des choses
si graves qu’il faut toute la discrétion et la complicité du poème pour oser les redire à peu près.”
(La poésie contemporaine de langue française depuis 1945, éditions Saint-Germain-des-Prés)

Résignation des tourterelles
soupir ultime d’un été
et ce va-et-vient implacable
du balancier de ton horloge
•
Après chacune des blessures
que le temps t’aura infligées
retrouve cet éclat de l’être
qui seul peut la cicatriser
•
La vanesse apporte au verger
le feu des couleurs de ses ailes
avant que l’hiver ne l’éteigne
•
Le lointain apparaît si proche
dans cette vallée enneigée
qu’on croit le toucher de la main
